Trigun: le bon, la brute et Vash The Stampede

Publié le par Leon9000

Dans un monde desséché par deux soleils, un desperado légendaire sème la terreur. Accusé d’avoir anéanti à lui tout seul une ville entière, il est surnommé le « Typhon Humanoide » et la prime pour sa tête est de six milliards de doubles dollars. Où qu’il aille, le Pistolero provoque la peur chez les civils et attire les mercenaires avides de gloire. Pourtant, aussi étonnant que cela puisse paraître, l’homme est en réalité un pacifiste ne voulant jamais user de violence et détestant la mort. Il poursuit sans relâche une mystérieuse quête solitaire à travers les terres arides, semblant porter la souffrance du monde entier sur ses épaules, son nom est…

 

 

 

 

Vash The Stampede !!!

 

 

 

 

 

Considéré par beaucoup comme l’un des animés phares des années 90, Trigun avait en effet un sacré avantage en proposant un mélange entre Western et Manga. En effet, bien avant lui, le Western a grandement influencé les mangas dans leur mise en scène même lorsqu’il s’agissait d’univers radicalement différents. Le cas est particulièrement fort dans les mangas de combats où afin de limiter les déplacements et les échanges de coups directs, beaucoup d’œuvres montraient des adversaires s’opposant émotionnellement, et qu’il s’agisse de Dragon Ball Z ou plus récemment de Naruto, la patte des Western se faisait grandement sentir dans la longueur des plans et les prises de vue des personnages. Aussi, en choisissant clairement de traiter une ambiance de Far West, Trigun avait parfaitement la possibilité d’user de tout le potentiel de la mise en scène des mangas et de s’imposer comme une œuvre culte. Seulement, les débuts de l’animé sont marqués par une sévère désillusion.

 

Ce n’est pas l’univers ou encore l’intrigue de Trigun qui pose problème mais le traitement fortement humoristique de l’ensemble. Alors que le générique suivi de la séquence d’introduction montrait un héros à la classe monstre, l’œuvre détruit elle même le mythe qu’elle n’a même pas encore créer en présentant le personnage totalement ridicule et espiègle, et alors que l’on s’attendait logiquement à une intrigue sérieuse, l’animé apparaît comme plutôt une comédie. Et cet aspect humoristique, bien sûr parfois efficace, plombe quand même considérablement l’ensemble d’autant qu’il est assez persistant par la suite, au point qu’on se demande si l’œuvre vaut vraiment la peine d’être suivie. Toutefois, si le manga mise tant sur l’humour à ses débuts, c’est pour jouer sur le fait que le desperado Vash The Stampede est complètement méconnaissable afin de préparer sa future révélation. Ce n’est pas la première fois qu’un traitement trop humoristique d’un manga gâche la qualité de l’œuvre, et comme souvent, la présence de cet humour est maladroite et devient nuisible par son aspect extrémiste. Et dans le même temps , Trigun intrigue, le potentiel du manga se fait souvent sentir et l’univers qui n’a pas encore montrer toutes ses facettes semble prometteur. Aussi, le premier cap de Trigun est difficile, l’humour si persistant peut lasser le spectateur et seul l’espoir que l’œuvre s’améliore peut alors le pousser à voir la suite.

L'humour abusif du début pénalise beaucoup l'ensemble de l'oeuvre.

 

Toutefois, cette amélioration intervient bel et bien et Trigun se révèle alors une œuvre surprenante et parfois incroyable. Seulement, si cette évolution est un peu préparée par un léger abandon de l’humour et plus de dureté dans l’ensemble, le changement de la série est tout de même assez radical, ce qui ravira ceux qui ne s’adaptaient pas à l’ambiance du début et pourra dérouter les autres qui avaient apprécié cet humour. Cependant, nulle doute que Trigun est une œuvre bien plus captivante une fois devenue sérieuse. L’univers de Trigun nous montre son véritable aspect dans la noirceur et le monde de Vash apparaît vite surprenant. La dureté de l’univers rend parfaitement hommage à une ambiance western mais au delà de ça, c’est surtout l’évolution de la série qui est stupéfiante. Trigun est un manga au mûrissement inattendu et stupéfiant, et le cadre de l’œuvre dépasse très vite celui du Western. La narration de la série, déroutante et surprenante, est très habillement menée de sorte que l’animé jusqu’au bout réservera des surprises au spectateur.

 

Et en même temps  si l’intrigue est parfois extraordinaire, elle est perfectible en plusieurs points, de même que si certains personnages possèdent un charisme formidable, d’autres sont clairement en décalage. Mais c’est clairement du positif qui ressort de Trigun, malgré ses imperfections, la deuxième partie de l’œuvre se révèle parfois sidérante et offre de nombreux moments d’anthologie qui font oublier les débuts difficiles de l’œuvre et ses défauts. La mise en scène est de bonne qualité, même si on aurait souhaiter un peu plus d’ambition compte tenu de l’aspect Western de titre, de même que si la musique est de qualité honorable, elle aurait pu se rapprocher davantage des partitions du grand Ennio Morricone. Toutefois, pour un dessin animé qui commence à avoir de longues années derrière lui, les dessins de Trigun ont très peu vieillis et la force de l’univers de l’œuvre fait qu’il rivalise largement avec maints titres cultes du manga d’aujourd’hui.

 

 

 

L'évolution sombre de l'oeuvre permet l'expansion de son univers qui se révèle être parfois extraordinaire malgré ses défauts.

Trigun avait tout pour devenir une œuvre culte et c’est ce qu’il aurait pu être avec un meilleur traitement et davantage de travail dans l’ensemble du manga. La puissance de son univers portée par son personnage central mythique fait que l’animé reste une œuvre d’une grande qualité, parfois extraordinaire dont on regrette surtout qu’elle n’ait pas été plus intelligemment exploitée et développée.

 

 

 

 

 

 

Pour finir, quelques anecdotes sur le manga. Comme pour Full Metal Alchemist, à partir de l’épisode 15, l’animé suit une évolution narrative différente de celle du manga original. Tandis que la parution du manga se poursuit avec une deuxième série dérivée, plusieurs rumeurs parlent d’un film Trigun suivi d’une deuxième saison avec les moyens techniques d’aujourd’hui (qui permettraient peut être d’exploiter pleinement l’œuvre) . Parmi les nombreuses influences de la culture américaine sur le manga, citons celle de Spiderman dont le personnage de Venom servit de base à l’un des protagonistes de l’oeuvre. Enfin, le titre « Trigun » vient des trois armes que porte Vash The Stampede.



Publié dans Mangas

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