L'illusionniste: la magie du septième art.

Publié le par Leon9000

Pathé Distribution

En ces temps où la qualité cinématographique des salles obscures atteint des profondeurs abyssales, le réalisateur des Triplettes de Belleville nous console en nous offrant un véritable bijou d'animation, oeuvre débordant d'humour, de tendresse et de mélancolie. La direction artistique du film impressionne à tous les niveaux, les personnages et les décors dégagent un charme fou et la réalisation a été peaufinée dans ses moindres détails. Une fois de plus, le cinéaste Sylvain Chomet prend le pari osé de véhiculer l'émotion majoritairement par le visuel en n'accordant qu'une place réduite aux dialogues, la plupart des protagonistes ne communiquant qu'avec des grognements comiques et inaudibles. Si cette démarche éloigne certainement le film du grand public trop habitué aux codes quotidiens du cinéma, le sentiment dégagé par le récit atteint ainsi une forme de pureté qui rappelle la magie du septième art.

Un constat qui n'est pas dénué d'ironie tant l'histoire se veut être une démonstration du talent artistique anéanti par la commercialisation de masse et le désespoir des artistes envers un monde qui ne leur témoigne plus d'intérêt. La conclusion du récit est à ce sujet étonnamment amère et risque fort d'en déplaire à certains tant elle s'essaye des conclusions traditionnelles des films d'animations. Mais ce dénouement s'inscrit logiquement dans la maturité et le réalisme du message du film et se veut être une nouvelle preuve de l'audace créatrice de cette oeuvre, assurément l'un des plus beaux témoignages de la grandeur du cinéma d'animation nous faisant rappeler que le septième art est lui aussi une fantastique illusion.

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Publié dans Films vus en salles

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